jeudi 24 novembre 2011

Les proposition économiques du mois de novembre


ELECTION PRESIDENTIELLE

2012



Version 1
15 novembre 2011



LES PROPOSITIONS
ECONOMIQUES, SOCIALES ET FINANCIERES

N°1



Ø   Propositions des candidats
Ø   Propositions des partis
Ø   Propositions des partenaires sociaux
Ø   Propositions des think-tanks





PROPOSITIONS ECONOMIQUES DES CANDIDATS
2012




  1. FRANçOIS HOLLANDE
  •  Propositions financières et monétaires

François Hollande a admis que le programme présenté dans le cadre des primaires pourrait faire l’objet de modifications en particulier en ce qui concerne son déploiement dans le temps.

Mardi 9 novembre, François Hollande a réuni une vingtaine d'économistes à la Maison de l'Amérique Latine afin d'évoquer la crise et les solutions à y apporter. A cette occasion, il a présenté plusieurs propositions concernant le secteur financier.

François Hollande s’est prononcé pour une réglementation des produits financiers dérivés, « ils ne devraient être autorisés que pour les seules couvertures des besoins réels des agents économiques ». Il demande la séparation stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts.

Il souhaite, par ailleurs, l’établissement d’une liste noire des hedge funds et l’interdiction pour les banques françaises de financer ce type de fonds installés dans des paradis fiscaux, « aucune banque française ne pourrait entretenir quelque relation que ce soit avec des établissements installés dans des paradis fiscaux ».

La troisième proposition de François Hollande est centrée sur la taxe sur les transactions financières. Il a indiqué qu’il l’instaurera rapidement sans attendre un éventuel consensus sur le sujet.

Sa quatrième proposition concerne la réforme du système monétaire international. Il réclame la convertibilité totale de la monnaie chinoise. Il souhaite que le FMI ait la responsabilité de la réforme du système monétaire international.

Au niveau européen, François Hollande propose une plus forte dotation du Fonds européen de stabilité financière sans appel à des appuis extérieurs à l’Union. Si l’aide extérieure est nécessaire, elle doit passer par le FMI.

Il est favorable à une intervention accrue de la BCE  qui doit plus activement acheter une partie des dettes des Etats en difficulté.

François Hollande est favorable aux eurobonds et à la gouvernance budgétaire commune. « S’il y a des eurobonds, une gouvernance budgétaire devra forcément être mise en place. Mais aujourd’hui, sans les eurobonds, nous aurons la gouvernance budgétaire qui se mettra en place, parfois avec des contraintes très sévères sur les Etats, sans contrepartie. Donc la proposition que je fais c’est : les eurobonds, et l’acceptation d’une gouvernance budgétaire au sein de la zone euro ».

Au niveau de la gouvernance européenne, il demande une unité de commandement à travers le président du conseil européen. « Il devrait y avoir la fusion de la présidence de la commission et de la présidence de l’ECOFIN ».

  • Finances publiques

François Hollande s’est prononcé en faveur de la réduction des déficits et de la maitrise de la dette avec une réforme globale des prélèvements et des dépenses.

Il a réclamé un appui public en faveur de l’investissement, en particulier aux PME.

Il a évoqué une réforme fiscale avec une réduction du coût du travail avec une parité de traitement entre le capital et le travail.

  • La fiscalité

François Hollande s’est prononcé pour la suppression de la loi TEPA et des allègements fiscaux décidés en 2007.


  1. FRANçOIS BAYROU

François Bayrou a exposé les grandes lignes de son programme dans un livre « 2012, Etat d’urgence ». Il reprend sa thématique sur la réduction des déficits, la priorité aux PME et sur l’éducation

  1. charges sociales

François Bayrou est favorable à l’augmentation de la CSG en contrepartie de l’allègement des charges sociales. Il est pour son harmonisation à tous les types de revenus (retraités compris). Il n’est pas en faveur de l’augmentation de la TVA sociale  à la différence de Jean Arthuis, autre centriste.

  1. 35 heures

Il est contre une grande loi sur le sujet mais souhaite que les partenaires sociaux s’engagent sur le sujet.

  1. impôt sur le revenu

François Bayrou écrit que l’augmentation des impôts sera nécessaire pour assainir les finances publiques. Il juge nécessaire de créer une ou deux tranches supplémentaires pour l’IR avec un taux marginal à 50 %.

Il considère que la chasse aux niches fiscales sera difficile et qu’il sera délicat de récupérer plus de 20 milliards d’euros sur les 70 qui sont en jeu.

  1. TVA

Si François Bayrou privilégie la CSG pour l’allègement des charges sociales, il n’est pas opposé au relèvement de un à deux points du taux normal de TVA pour réduire le déficit public.



PROPOSITIONS DES PARTIS POLITIQUES
2012


  1. le Parti socialiste

Le projet du parti socialiste adopté avant les primaires constitue la base sur laquelle le candidat, François Hollande, doit construire son programme.

Compte tenu de la conjoncture économique et financière, les responsables du parti ont admis que le projet socialiste pourra faire l’objet de modification.

  1. La fiscalité

Fiscalité des particuliers

Le PS s’est prononcé pour  une "révolution fiscale" inspirée de l'ouvrage de Thomas Picketty et Camille Landais, avec fusion de  CSG et de l’impôt sur le revenu. Le principe serait de rendre plus progressif l’imposition des revenus.

Fiscalité des entreprises

Pour inciter les entreprises à opter pour une stratégie de gestion privilégiant l’investissement à long terme, le développement de l’activité et de l’emploi, le PS propose la modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction des bénéfices réinvestis ou versés sous forme de dividendes.

Le PS demande par ailleurs un ciblage stratégique du crédit impôt recherche en faveur des PME.

  1. La retraite

Le PS préconise de revenir aux 60 ans d'âge légal de départ, mais de garder les 41, puis 42 ans de cotisation. Pour la pérennité du financement du système, le parti envisage d'appliquer la CSG à l’ensemble des revenus du capital, mais aussi d'augmenter de façon "modérée et étalée dans le temps les cotisations patronales et salariales pour alimenter le fonds de réserve pour les retraite". Ainsi qu'une hausse de la taxation de la valeur ajoutée des entreprises.

Le PS demande le durcissement de la fiscalité applicable à l’épargne retraite (article 39 en particulier) et à une remise à plat des avantages fiscaux et sociaux dont bénéficient les produits d’épargne retraite.

  1. La politique de l’emploi

Le PS propose une hausse des coûts de licenciements quand l'entreprise verse des dividendes et un système de bonus-malus en fonction du taux d'emploi des seniors. Il envisage aussi une surcote progressive des cotisations des employeurs abusant des contrats précaires.

Le PS propose l’instauration d'une "sécurité sociale professionnelle", et une réforme du Pôle emploi.

Le parti propose de "revaloriser le smic". Ils évoquent aussi des "rendez-vous annuels de négociation" au niveau national, sans précision là sur les moyens pour inciter les entreprises


PROPOSITIONS DES PARTENAIRES SOCIAUX
2012




A. ORGANISATIONS SYNDICALES


I.                    CFDT

  1. La Retraite

La CFDT a indiqué que le retour de la retraite à 60 ans est impossible.

La CFDT qui s’était prononcée pour l’allongement de la durée de cotisation dans les années 90 défend l’idée qu’il faut atténuer le report pour ceux qui ont commencé à travailler tôt. Ainsi, l’organisation souligne qu’une personne ayant travaillé avant 18 ans pourrait prendre sa retraite qu’après 44 ans de cotisation (dans les faits, elle peut bénéficier sous certaines conditions du dispositif de carrière longue).

La CFDT appelle à engager, dès 2012, un grand débat sur le système de retraite et d’étudier une refonte qui n’était prévue qu’ partir de 2013.

En 2010, la CFDT s’était prononcée pour l’instauration d’un régime unique de retraite en comptes notionnels qui prend en compte l’espérance de vie des actifs pour le calcul de leur pension.


B. ORGANISATIONS PATRONALES


I.                    L’AFEP

L’AFEP a présenté ses recommandations le 14 novembre 2011.

  1. Allègement des charges sociales pesant sur les entreprises

L’AFEP propose d’augmenter le taux normal de TVA de 19,6 à 21 % en contrepartie d’un allègement des cotisations sociales (TVA sociale). Une possible augmentation de la CSG est également, à cet effet, envisageable.

L’AFEP n’est pas opposée à la création d’une taxe carbone à l’échelle européenne.

  1. Temps de travail

L’AFEP propose l’engagement au niveau des entreprises la possible ouverture de négociations « pour définir de nouvelles normes de durée de travail ». La durée du travail des salariés exerçant dans des secteurs exposés à la concurrence internationale pourrait harmonisée sur les durées usuelles des pays développés.


II.                  LE MEDEF

La protection sociale

Le MEDEF a présenté le 15 novembre 2011 ses propositions en matière de financement de la protection sociale.

Le MEDEF se prononce pour la fiscalisation des cotisations de la branche famille.

L’organisation patronale souhaite également fiscaliser le financement des droits familiaux pour les retraites et la CMU. 

Propositions économiques de l'AFEP et de l'UMP


AFEP
PROPOSITIONS ECONOMIQUES



  1. la réglementation financière

L’AFEP demande une application raisonnable de Bâle III et Solvency II afin de ne pas pénaliser les entreprises françaises.

L’organisation souhaite un renforcement de la coopération entre la France et l’Allemagne.

  1. L’épargne

L’AFEP regrette que les entreprises françaises soient entravées dans leur développement du fait d’un accès difficile aux sources de financement. Par ailleurs, l’organisation souligne que les non-résidents détiennent 42 % du capital des entreprises du CAC 40, 60 % pour celles du secteur technologique et 50 % pour celles intervenant dans le secteur de la communication. 17 entreprises du CAC 40 en 2011 contre 3 en 1997 sont détenues à plus de 50 % par des Non-résidents (il n’est pas prouvé qu’économiquement le recours à des non-résidents soit pénalisant).

L’AFEP demande, contrairement à la tendance fiscale en cours, de réduire la taxation des plus-values pour les placements longs. Des mesures en faveur de l’épargne retraite sont également souhaitées.

  1. Les finances publiques

L’AFEP souligne que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB en France contre 48 % e Allemagne, 50 % au Royaume-Uni ou 41 % aux Etats-Unis.

Le montant des prestations sociales s’élève à 19,6 % du PIB en France contre 17,3 % en Allemagne, 15 % aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

L’emploi public s’élève en France à 22 % contre 10 % en Allemagne. Les prélèvements obligatoires atteignent 43,9 % du PIB contre 41,5 % en Allemagne ; les charges sociales s’élèvent à 18,6 % du PIB en France contre 16,9 % en Allemagne.

L’AFEP réclame l’engagement d’une véritable maîtrise des dépenses publiques tant au niveau national que local. Elle est favorable à des cessions d’actifs de la part des pouvoirs publics. Les participations de l’Etat dans les entreprises dépassent, en 2010, 80 milliards d’euros.

L’AFEP demande qu’un euro d’augmentation des prélèvements soit compensée par une baisse d’un euro des dépenses publiques.



Collectivités locales

L’AFEP demande la diminution réelle du nombre d’étages de collectivités territoriales avec le recours accru à des partenariats publics privés ainsi qu’aux privatisations de certains services locaux.

Dépenses sociales

L’AFEP demande une maitrise plus sévère des dépenses d’assurance-maladie et une refonte du système d’indemnisation chômage.

L’AFEP s’oppose à toute remise en cause des exonérations de charges sociales sur les bas salaires.

  1. Le coût du travail et l’emploi

L’AFEP demande le transfert d’une partie des charges sur la TVA en reprenant ainsi le modèle allemand (sauf que leur taux normal de TVA était alors de 15 % et qu’il s’élève désormais à 19 % contre 19,6 % pour la France).

L’AFEP propose de transférer les cotisations patronales de la branche famille soit 32 milliards d’euros. Un point de TVA rapporte autour de 7/8 milliards d’euros….

Les 35 heures

L’AFEP souhaite que les pouvoirs publics reviennent sur les 35 heures. L’organisation propose que par voie de négociation de nouvelles normes de durée du travail puissent être définies afin de pouvoir harmoniser la durée du temps de travail en prenant en compte les durées usuelles des autres pays développés (proposition qui distingue des catégories de salariés en fonction de leur exposition à la concurrence internationale…).

  1. La fiscalité des entreprises

L’AFEP mentionne que les grandes entreprises ne sont pas avantagées par le système fiscal par rapport aux PME. L’organisation réclame une plus grande neutralité fiscale sur les choix économiques, une convergence avec l’Allemagne et une plus grande stabilité.

L’AFEP n’est pas opposée à l’introduction d’une taxe carbone mais à l’échelle européenne.

  1. La fiscalité de la personne

L’AFEP est contre la fusion IR/CSG qui risquerait d’entraîner un surcoût pour les entreprises. Elle préconise une suppression de certaines niches fiscales.


PROJET ECONOMIQUE DE L’UMP

L’UMP a rendu public le volet économique de son futur projet.


  1. Les 35 heures

L’UMP préconise l’ouverture dès 2012 de négociations sur le temps de travail sans remettre en cause la durée légale fixée à 35 heures. Les négociations devraient se dérouler au niveau des branches. Le maintien des exonérations de charges serait conditionné à l’avancée des négociations. Elle serait modulée en fonction des résultats de la négociation.

Le régime des exonérations pour les heures supplémentaires serait maintenu sur la base de la durée de travail retenue dans le cadre des négociations.

  1. Le coût du travail

L’UMP propose le transfert des cotisations famille sur la fiscalité.

  1. PME

L’UMP demande qu’un effort soit entrepris afin de faciliter le financement des PME sans que des mesures précises soient citées. L’UMP demande la création de plusieurs fonds d’investissement pour les PME.

Des mesures en faveur du dépôt de brevets et la création d’excellence sont avancées…

  1. Formation/Apprentissage

L’UMP réclame une réforme du système de formation avec la création d’un compte individuel de formation qui serait plus fortement doté pour les actifs ayant peu de qualification